Ce qui devait arriver arriva

 

Ce qui devait arriver arriva : pour la première fois en trois ans, j'ai renoncé à vous écrire la newsletter lunaire qui rythme chacun de mes mois et qui fait partie des habitudes de quelqu'un-es d'entre vous. Je m'excuse auprès des personnes qui attendaient cette newsletter qui aurait dû vous arriver à l'occasion de la dernière pleine lune. Je viens vous partager autre chose que la météo astrale aujourd'hui : les vraies raisons de mon absence et les enseignements que j'en ai tiré...

J'introduisais ma lettre lunaire du mois dernier par la nécessité de ralentir mon rythme de travail en raison d'un problème de santé qui m'a tenue alitée un mois entre janvier et février. J'avais bon espoir de reprendre les projets que j'avais alors laissé en suspens. J'ai préparé les commandes passées sur ma boutique, repris les rennes de la formation Tarot Psyché que je transmets en ligne, reprogrammé des collaborations en attente... Tout semblait, lentement mais sûrement, reprendre forme. La Vie en a décidé autrement.

• CE QUE CET HIVER M'A APPRIS • 

Silence radio. J'ai cessé mon activité professionnelle malgré le cataclysme financier que cela implique. J'ai déserté Instagram et toutes mes messageries. J'ai fait le tri, j'ai renoué avec l'essentiel, j'ai appris à vivre au Présent. J'ai compris que je traversais une initiation cet hiver : mon état de santé s'est dégradé, une opération était planifiée. J'ai eu des infections et complications post-opératoires, j'ai passé un mois de convalescence inattendue en région parisienne, aux côtés de ma famille et là où j'ai mon suivi médical. J'ai réalisé combien la nature omniprésente du moulin me manquait alors. Après un mois alitée, retrouvant doucement de la force physique, j'ai décidé de retourner au moulin où se trouve mon atelier, pour reprendre mon activité professionnelle là où je l'avais laissée, me réapproprier mon corps affaibli dans le calme et la lenteur propre au moulin et renouer avec le territoire de la joie que j'avais quitté sans m'en rendre compte au fil du temps, éprouvée par la maladie et les douleurs.

De retour au moulin, et ce juste après vous avoir écrit dans ma newsletter précédente que j'attendais de découvrir le "cadeau caché" de cette période éprouvante pour mon corps et mes émotions, la Vie a déposé sur mon chemin de nouvelles épreuves. D'abord, l'annonce de la maladie invasive et incurable d'un être cher, puis finalement la même prédisposition génétique pour sa soeur, que j'accompagne désormais tous deux dans des soins palliatifs. Deux fêlures dans mon coeur. Sans avoir le temps d'apprivoiser cette nouvelle réalité, une autre nouvelle est venue m'assommer avec violence : mon père a été hospitalisé en urgence en service de réanimation et plongé dans un coma artificiel. J'ai quitté le moulin avec précipitation pour me rendre à son chevet, abandonnant mon atelier, les projets en cours et tout ce que j'étais prête à faire renaître après ces semaines d'absence.

La renaissance devait attendre.

Je vous livre cet aspect personnel de ma vie aujourd'hui pour tenter d'apporter un peu de lumière aux âmes qui traversent également une tempête ténébreuse. Vous n'êtes pas seul-es. Le sentiment d'apitoiement est compréhensible, je vous mentirais si je vous disais que je ne me suis moi-même jamais sentie abattue par toutes ces épreuves accumulées ! Néanmoins, je vous invite le plus tôt possible à accueillir les difficultés sur votre chemin, sans les rejeter ou vous en plaindre. Il ne s'agit pas de renier les sentiments de tristesse, de colère ou d'abattement, mais de ne pas s'éterniser dedans. Je préfère me dire que la Vie dépose sur mon chemin des épreuves qu'il m'appartient de transformer en étapes initiatiques pour m'offrir la possibilité de me réaligner avec qui je suis et souhaite devenir. Considérer les difficultés comme des épreuves insurmontables et gratuites me positionnerait en victime de la Vie, ce que je refuse. J'ai la foi de croire que la Vie a un dessein lumineux pour nous tous-tes, mais que des détours sont parfois nécessaires pour entrevoir la juste destination !

"Ce qui devait arriver arriva, et maintenant ?" c'est la pensée qui me permet d'apprivoiser les événements, cela n'enlève rien à l'intensité de mes émotions face à la gravité, cela me permet de me responsabiliser : maintenant que c'est arrivé, qu'est-ce que j'en fais ? Je vous invite à vous poser cette question : puisque je ne veux pas subir [tel événement], comment puis-je le transmuter ? Il nous appartient, à mon sens, de composer avec ce que la Vie met sur notre chemin, même si c'est désarmant et que trouver les ressources en soi est difficile dans ces conditions. Recevoir du soutien est alors très précieux, et je remercie de tout coeur toutes les personnes qui m'accompagnent avec tant de lumière ♡ Ces heures noires me permettent de relativiser de nombreuses problématiques qui occupaient jusqu'alors mon esprit, mais qui se révèlent finalement ne pas être prioritaires. Elles me rappellent à l'impermanence de toutes choses et l'importance de se concentrer sur ce qui est vraiment essentiel.

Avez-vous identifié ce qui est vraiment votre essentiel ?

Si cette période m'offre la possibilité de retrouver mon centre, elle me permet aussi d'expérimenter le donner et le recevoir. Ma propre souffrance ne m'a pas coupé de ma compassion. Au contraire, elle en aura peut-être affiné la perception. Et j'ai vu qu'il en était de même pour les personnes qui avaient été du plus sincère soutien... Gratitude infinie, MERCI ♡ De l'autre versant, je n'ai jamais été aussi lucide sur les personnes qui sont restées absentes, ce qui est terriblement efficace pour faire le tri dans des relations ! Gratitude également pour cela. Il est facile de se bercer d'illusions par habitudes, peur du changement, peur de manquer, etc. Les moments de crise nous aident à reconnaître des schémas sclérosants pour rompre avec.

Je considère qu'il est de ma responsabilité de me couper de ce qui me blesse. Oser couper avec des personnes et des paroles qui nous blessent dans l'ici et maintenant, même si c'est totalement involontaire ou que cela participe habituellement à notre bien-être. Par exemple, j'ai préféré me couper d'Instagram et de son flux incessant de good vibes qui m'est devenu insupportable alors que j'essaie d'appréhender avec lucidité la gravité des événements, ou encore couper avec les contenus d'empowerment alors que je tente d'accepter de vivre dans ma pleine vulnérabilité.

Vous seul-e savez ce qui est bon pour vous et ce qui ne l'est pas. Je ne saurai que trop vous conseiller de vous entourer peu mais bien, des personnes/des discours qui savent vous respecter dans vos envies, vos besoins et vos blessures. Et n'oublions pas de nourrir un écosystème de compassion : apprendre à donner, apprendre à recevoir. Rien ne doit jamais être à sens unique. Tout est question de tempérance.

Et le cadeau caché ?

Dans la chambre de réanimation de mon père, dans le silence anxiogène du respirateur artificiel, j'ai expérimenté le temps autrement. J'y ai découvert une autre forme de pleine présence, sans qu'elle soit nourrie de méditation ou de quête d'élévation spirituelle. Ai-je abandonné ma spiritualité à l'hôpital ? J'ai cru y abandonner une part de moi pour sûr, mais pas ma spiritualité. Au contraire, je crois qu'elle a maturé et pris une autre forme. Une forme plus incarnée qui ne demande qu'à s'exprimer dans mon quotidien et aussi Oeil&Octave. Mais ça, je vous en parle dans la prochaine newsletter...

Je n'ai jamais été aussi prête à renaître avec le printemps.


 
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