Insta burn-out ?

Ce qui était initialement une simple envie de m’éloigner des écrans s’est transformée en un besoin impérieux de repenser ma présence en ligne. Après un weekend déconnecté fort agréable en décembre, je me suis laissée tenter par une semaine de plus, puis une autre, puis une autre, puis deux mois… ce qui pourrait être perçu comme une simple digital detox s’est avérée être une réaction incontrôlée à une saturation évidente d’Instagram. Et si c’était un insta burn-out ? Je n’ai pas trouvé de terme plus éloquent pour essayer de résumer :

  1. mon manque d’envie de créer du contenu

  2. mon absence de curiosité d’en consulter également

  3. une charge mentale notable face à l’ampleur du flux permanent

  4. le fait de me sentir oppressée par l’impératif d’être présente et investie

  5. de repousser le plus tard possible les moments de connexion

  6. de ressentir une vague d’accablement me submerger en voyant le nombre de message privés en attente de réponse (aussi attentionnés soient-ils)

  7. d’être découragée à l’idée de devoir “rattraper mon retard”

  8. et finalement me sentir soulagée et libérée les jours (puis semaines) où je n’ai pas ouvert l’application

Passer du temps sur Instagram n’était plus un moment de plaisir, mon esprit l’avait relégué au titre de corvée.

Je ne pourrais pas dire d’où vient ce trop-plein car je n’ai jamais eu d’utilisation démesurément envahissante des réseaux sociaux (Instagram étant le seul sur lequel je ne me suis jamais inscrite, peut-être est-ce là simplement une phase de vertige par laquelle tout débutant des réseaux sociaux passe ?) mais voilà, Instagram grignote tout simplement plus d’espace mental que je ne veux lui en accorder. L’application m’est chronophage et énergivore, j’ai l’impression qu’elle m’aspire plus qu’elle ne m’inspire. Je me sens noyée par le flux incessant d’informations et d’images qui va sans doute à l’encontre de mes habitudes de consommation raisonnée et durable. Et malgré la pertinence et/ou la beauté de certains contenus, je ne parviens plus à les apprécier, car il y en a TROP !

Je me suis donc demandée quels comportements je pouvais adopter pour rester présente sur Instagram, devenu indispensable au développement de mon activité. Malgré des stratégies de réduction du temps de présence, c’était toujours trop sollicitant, comme si j’étais arrivée à une surdose et qu’une minute de plus me provoquait un certain écoeurement. Le plus simple aurait sans doute été de m’octroyer une véritable pause, sans faire de veille, ignorer les messages, pourquoi pas supprimer tous mes abonnements et peu à peu me réabonner pour apprécier de nouveau pleinement le contenu proposé. Faire une vraie détox de visuels, de textes et d’infos. Mais est-ce raisonnable lorsqu’on est entrepreneure et qu’on a besoin de booster en permanence sa visibilité pour vivre de son entreprise ?

En m’enfermant dans ma coquille pendant plusieurs semaines, j’ai conscience de l'impasse dans laquelle je me suis empêtrée. Bien que je constate les répercussions immédiates sur mon activité, impossible de revenir proposer du contenu de qualité ici, pourquoi ? Sans doute parce que j’ai trouvé très reposant de travailler sans avoir à communiquer en même temps et parce que j’ai réinvesti tout ce temps distillé sur Instagram sur des activités personnelles qui ne répondent à aucun impératif de performance ou de représentation. Un retour au palpable, que ça fait du bien !

S’il y a des entrepreneur.es dans l’assistance, dites-moi : comment avez-vous trouvé le juste équilibre entre votre temps de présence en ligne pour promouvoir votre activité et votre activité en elle-même ?

En parallèle, ce “burn-out” s’est mêlé à une réflexion sur ma place au sein du collectif. Quelle voix ai-je envie de porter ? Doit-on nécessairement commenter, participer et alimenter le débat collectif ? Quel contenu fait-il sens pour moi de partager et de consommer au quotidien ? Est-ce judicieux de politiser son travail ? Où se situe le point de bascule entre la sphère publique de la sphère privée ? Comment protéger l’intime ? Est-ce que ce que l’on partage de Soi est pertinent et enrichissant pour l’Autre ? Est-on là pour enrichir Autrui ou notre égo ? Et puis, les journées de grosse remise en question : au fond, à quoi bon ? Des questions mille fois revues, je n’entends ici rien révolutionner, mais vous l’aurez compris, je m’interroge sur l’intérêt récréatif, informatif, relationnel ou esthétique des réseaux sociaux.

Pour autant, je ne souhaite pas bannir Instagram de mon quotidien. Jusque là j’y ai fait de véritables découvertes, j’ai eu de riches échanges, j’y ai fait des rencontres uniques. IG est aussi pour moi une façon transverse de s’informer, de découvrir, d’apprendre et ainsi nous aider à déconstruire de vieux schémas obsolètes. Mais peut-être favoriser un usage par cycle ?

J’ai de la chance d’être soutenue par une communauté bienveillante, qui encourage mon activité avec curiosité et enthousiasme et qui s’émeut avec moi des aventures de ma nouvelle vie. Alors pour cela MERCI ! et PARDON, car pour l’instant Instagram fonctionnera chez moi par saison, et en ce moment c’est l’hibernation 😉

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Voici 10 pistes pour retrouver l’équilibre :

  1. désactiver toutes les notifications pour éviter les sollicitations impromptues

  2. ouvrir l’application à des plages horaires prédéfinies et limiter l’utilisation à une durée précise journalière ou hebdomadaire

  3. supprimer tous ses abonnements et se réabonner progressivement pour mieux apprécier le contenu proposé

  4. y revenir porté.e par l’envie et l’enthousiasme, non par la contrainte et l’obligation, ouvrez l’application uniquement quand vous le voulez, pouvez et vous sentez disposé.es pour (oubliez les statistiques et lesdites heures idéales de publication)

  5. faire des digital detox fréquentes (idéalement une fois par semaine, au moins le dimanche)

  6. ne pas s’attarder aux chiffres (le nombre de likes ou d’abonné.es n’est pas représentatif de la qualité de votre contenu, les retours que vous recevez le sont bien plus !)

  7. proposer son contenu d’ailleurs à la place ou en parallèle d’Instagram (migrer sur un site web, blog, newsletter, podcast, etc)

  8. désactiver son compte professionnel pour privilégier un usage personnel et récréatif d’Instagram, moins de pression, plus de plaisir (n’hésitez pas à transférer votre contenu Instagram sur une autre plateforme qui correspond mieux à vos usages, cf. le point précédent)

  9. en cas de gros ras le bol : désactiver l’application, pour une période définie ou indéfinie

  10. avoir une utilisation cyclique, comme on hiberne en hiver ou on prend un congé d’été, trouvez le moment off dont vous avez besoin, et ne culpabilisez pas de le prendre ! vous reviendrez plus tard, requinqué.e et remotivé.e

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N’oubliez pas que si votre usage d’Instagram se transforme en injonction, lâchez vous la grappe, prenez des insta-vacances, personne ne vous en voudra. Rien de tout cela n’est essentiel ou indispensable, même lorsqu’il s’agit de votre business, Instagram ne doit jamais prévaloir sur votre santé mentale !

Cet article fait suite à ce post instagram dont je vous conseille de lire les commentaires.

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